Levé, deux heures du mat'. Elle allait devenir folle ! On l'avait fait cherchée dans tout le chateau pour une sombre histoire d'invitée et de petit-déjeuner. Et, je vous le donne en mille, devinez qui cherchait une délicieuse esclave pour assouvir son envie de brioches sucrées au petite déjeuner ?!!! Le fils du comte, bien sur. Et en plus elle avait du consoler la jeune fille éplorée qui était venue la trouver. Tout ça parce que cet idiot de noble avait eu la bonne idée de larguer sa conquête, A DEUX HEURES DU MATIIIN ! C'était sur, elle allait faire une dépression. Bon, maigre compensation, la Niji, ou plutôt non, la Jisei avait aussi eu droit au speech habituel. Parce qu'elle devait avouer qu'elle trouvait Niji plutôt gentille en fait. Brefons. Elle se retrouva donc devant le maitre Stephane, de fort mauvais poil, sans mauvais jeu de mot, qui lui expliqua qu'elle avait été levée pour que son aaaaalteesse ait un agréable petit-déjeuner. Elle avait rétorqué qu'elle allait se coucher, n'étant aucunement l'esclave de ce gars. Qui lui avait geeentillement expliqué qu'il pouvait faire en sorte qu'elle soit mise a mort immédiatement. La voilà donc partie pour un étrange périple dans le château a la recherche de volontaires pour l'accompagner. De plus l'armurier lui demanda de ramener des chapignons plus ou moins... mortels pour son armurerie. Donc, plusieurs sacs en main, les corvées rajoutées par tout les servants/domestiques conn... bref, tout ceux qui en avaient besoin, elle partit en direction de la forêt. Le temps ayant très rapidement passé et leurs altesses s'étant recouchées, et n'étant pas levées avant au moins dix heures, elle se permit un peu de repos arrivée a la clairière sucre-d'orges. Clairière qui lui rappelait bien des souvenirs. Retrouvant son calme elle mangea deux libellules-brioches et rempli un sac de friandises et de provisions tout a fait succulentes. Elle sursauta légèrement en entendant une voix avant de se rappeler qu'il/elle pouvait être très très loin sans qu'elle ne puisse pour atant manquer aucune de ses narcissiques pensées :

" Que je suis beau "

Sur qui était-elle encore tombée ? Par curiosité, et surtout en entendant plusieurs noms de champignons différents, elle se dirigea à l'orée du bois. Et tomba, presque littéralement, sur les amanites tues-mouches tant recherchées. Avec soin, et avec des gants surtout, elle récupéra les quelques spécimens qui avaient survécu et continua jusqu'à une clairière ou un drôle d'oiseau se tenait. Un drôle d'oiseau, littéralement. Couvert de plumes, de belles plumes bleues elle devait l'avouer, une peau pâle, d'étrange yeux... Le tout était assez exotique et, bien qu'assez bizarre, plutôt charmant. Et puis elle ne pouvait pas vraiment juger. Le jeune homme s'approcha et lui demanda :

" Bonjour jeune fille. Toi aussi tu fais la cueillette aux champignons ? "

Elle fit un grand sourire forcé, oreilles en arrière et queue entre les jambes. Un peu sur la défensive, avec de mauvais souvenirs de sa dernière altercation en forêt. D'abord suspicieuse puis un peu plus décontractée elle lui tendis une magnifique amanite des plus mortelles et, avec un graaaaaand sourire radieux, répondit de sa voix mélodieuse, sur son habituel ton sarcastique :

-Oui. Mais pas du même genre, tu en veux un ?

Et elle reprit le champignon en gromelant :

-Mhh nan... Tu devrais pas. Tu viens d'arriver ?

Curieuse elle attendit en mordillant négligemment un dernier bout de brioche.

[C'est peut-être un peu long UU]

Elle put voir l'étrange personnage se gratter les plumes, un air pensif peint sur le visage. Ce drôle d'oiseau était vraiment bizarre. Et elle pariait sa tunique que c'était bien des pierres précieuses qu'elle pouvait apercevoir sur ses bijoux. Pourtant en regardant son plumage ébouriffé et légèrement sale, sa veste qui n'avait vraiment rien de "seigneuriaux". Vraiment curieux...

" Oui, en quelque sorte. Et toi, pourquoi cueilles-tu des champignons vénéneux ? Fais attention à ne pas les cuisiner, quand même. Attends-moi là, je vais aller casser des branches d'arbre pour allumer un feu. "

Parce qu'elle voulait s'en faire un chapeau. Non sérieux, elle avait l'air d'une ignare complet ? Elle savait qu'ils étaient tout a fait immangeables. Toutefois, par respect pour ce drôle d'oiseau, elle se tut. Et sa phrase monta jusqu'à son cerveau. C'était anormale. Il venait d'arriver et était couvert de lapis-lazuli. Quelque chose ne collait pas. A moins que se soit un bandit, un voleur des forêts. Sur ses gardes elle sursauta légèrement lorsqu'il déploya ses ailes et s'envola. Elle resta d'ailleurs bouche bée. Réaction idiote puisqu'elle se doutait que ses ailes ne servaient pas a se curer le nez. Béate d'admiration devant quelqu'un qui pouvait voler, elle ne s'aperçut pas tout de suite qu'il était revenu, silencieux comme une ombre. Il déposa les branches sur le sol, en cercle, pour allumer son feu :

" Dis, tu n'aurais pas un briquet, du silex ou quelque chose comme ça, s'il te plaît ?

Un briquet ou un silex..? Non. Mais... Elle pouvait utiliser sa chair. Même si.. non, ça ne marcherai pas. Elle sourit, toujours aussi tendue a l'idée d'être peut-être en compagnie d'un bandit. Même s'il avait l'air gentil. Elle prit un champignon enveloppé dans un linge humide. Précaution utile car, au moment ou elle le sortit complètement, il s'embrasa. Elle le jeta sur le tas de bois, provoquant un beau feu, et s'assit a coté . Répondant a la question qui n'allait pas tarder, et a celles déjà posées :

-C'est un champignon Toutdefeu. C'est une espèce assez étrange.Les champi' vénéneux c'est pour l'armurier du château. Qui-es-tu ? Commentces pierres... *Elle pointe les lapis-lazuli* si tu viens d'arriver ?

Puis avec une branche elle tisonna le feu en attendant la réponse de l'autre, muscles tendus, prête a courir au cas ou...

[Mais naaan, c'est bien je trouve]

Blair le vit pointer son visage. Et il ajouta quelques précisions qui firent qu'elle se détendit :

" Ah, ça ? C'est du lapis-lazuli. Je peux en produire je ne sais pas comment. Je sais juste qu'ils apparaissent autour de mon visage. Si tu veux t'en faire des bijoux, statues ou autre quincaillerie, je peux en arracher. T'en fais pas, ça ne me fait pas mal. "

Ouuf, il n'était pas un bandit. Non parce que s'il avait fait quoique se soit pour l'agresser elle aurai du le tuer. Il attrapa une des pierres sur son visage et l'arracha délicatement. Une grosse pierre. Non, elle n'en voulait pas ! Surtout pas... Si l'on pensait qu'elle se faisait offrir des bijoux a la cour... Rm, ça allait barder. Surtout connaissant son maitre et sa... jalousie ? En même temps elle était son esclave personnelle donc elle pouvait comprendre s'il lui en voulait a cause de bijoux offert par on ne sait quel intriguant. Rhooo... Elle était tentée d'accepter juste pour voir sa tête. M'enfin... Peut-être l'oiseau voulait-il rester discret...Mais bon. Snif... Snif... Une odeur... Elle sentait une odeur qui la faisait saliver inconsciemment. Pourquoi cett-- Son regard fut attiré par la boule de sang qui perlait a l'endroit d'où venait la pierre. Rhaaaa... Ça sentait tellement boon... Effectivement elle avait récemment compris qu'elle avait besoin de viande régulièrement pour maintenir son métabolisme. Et elle n'avait pas mangé depuis... longtemps. Il venait de faire quelque chose qu'il allait surement regretter... Il l'interrompis dans ses pensées obscures:

" Tiens, je te fais cadeau de ce fragment. Ce genre de pierre a moins de valeur que les pierres précieuses mais elle a une couleur magnifique. Tu peux en faire ce que tu veux pour égayer ton apparence ou ta demeure. ".

Il tisonna le feu et elle prit la pierre en main. Voui, une belle couleur. Elle se rembrunit en pensant qu'il irait magnifiquement sur un socle en argent. :

" Sinon mon nom est Blitz. Blitz Krieg. Et toi, comment t'appelles-tu ? "

Hum... Se fourrer dans son cou et mordre la chair. Il sentait le corbeau... Et le corbeau, c'est bon... Son instinct était tout émoustillé de l'odeur du sang. Elle bougea les oreilles, trembla, ses crocs s'allongèrent, ses pupilles se rétractèrent et elle tendit tous ses muscles. Sa vision s'adapta en vision de chasse. Il ne fallait pas... Il avait beau être a moitié animal il était aussi humain. Elle sursauta quand elle entendis un craquement, se rendant compte qu'elle s'était approchée de l'homme-oiseau et allait le bouffer. Les yeux agrandis par la bêtise qu'elle aurait pu commettre. Les larmes aux yeux elle bondit derrière un buisson et tua le lapin, qui avait fait tant de bruit auparavant, et s'y trouvait d'un coup de croc. Puis revint, lapin en main, pour le faire cuire :

-Tu préfèreras surement ça.*Elle embroche le lapin* Je m'appelle Blair, Blair Salema. Un conseil, tu devrais éviter ça devant moi.

Puis, curieuse de savoir ou il vivait :

-Mais si tu viens d'arriver, tu vis ou ?

Blair remarqua enfin que son compagnon de fortune avait pris un air craintif et se cachait derrière ses ailes. Ah. elle avait du lui faire un peu peur... Ben c't'à dire qu'en même temps n'importe quel abruti avec un instinct de conservation à peu près normal aurait été terrorisé. Elle ricana en pensant aux filles, dans les films d'horreur. Il fallait FORCEMENT qu'elles restent paralysées quand le beau ténébreux, ou le mec a l'air tout a fait innocent, se transformait en un truc plein de crocs et généralement dangereux pour leurs santé. Elles étaient risible, mais bref, re-concentrons-nous sur le sujet, c'est à dire Blitz. Le sujet, ici présent, balbutia en écartant lédèrement ses ailes :

" E... Eviter quoi...? "

Puis il eu l'air de comprendre la gravité de la chose puisqu'il arbora un air d'illuminé . Ahh ben enfin on la prenait au sérieux. Puis il fit disparaitre le sang de ses joues d'un revers de la main et elle dut se retenir d'ajouter "Je peux en avoir ?"... Ce qui aurait put paraitre déplacé. Il ouvrit les ailes avant de répondre avec un air dépiter, ce qui la fit culpabiliser un peu :

" Je n'habite nulle part. Il faut que je trouve un endroit où dormir tous les soirs. "

Voilà qu'elle allait bouffer un corbeau SDF. Piteuse elle baissa les yeux et les oreilles, la queue entre les jambes. Il lui demanda alors :

" Et toi ? Tu vis dans une demeure fixe ? Si oui, où ? "

Elle hoche la tête, encore culpabilisée et ses oreilles et sa queue rentrèrent. Autant dire qu'il avait réussit à la calmer, ce qui n'est pas une mince affaire. Et c'est avec son enthousiasme de gamine qu'elle lui répondit, les yeux brillants :

-Vouii ! J'habite au château ! M-Mais vu que tu peux faire des pierres précieuses... tu devrais les vendre et tu aurais un petit chez-toi, non ?

Elle laissa volontairement le suspens sur le pourquoi du comment elle habitait au château et renifla l'air. Le lapin sentait boooon et elle entendit son ventre gargouiller.

Il parut hésiter pendant un instant. Peut-être rêvait-il de trépidantes aventures sur la route de l'or. Honnêtement ce n'était bon que pour les hommes ce genre de rêve. C'est vrai quoi, comment pouvait-on aimer se battre pour se battre et kiffer de se faire mettre en pièce . Bon après c'étaient des mecs dooonc elle ne pouvait pas lire dans leur esprit non plus. Il l'éclaircit rapidement sur ce point :

" Je suis un roturier. Je ne suis pas fait pour être marchand... "

Boof, ça c'était un peu facile. Comme dire "Je n'ai pas le chromosome de l'homme de ménage" ou d'autres. C'était simple de dire "Je suis ci, pas ça...". Un exemple ? Eh bien Blair... Blair pouvait très bien répondre, le jour ou on la demanderais en mariage par exemple, "Je suis une esclave, pas une femme libre..." . Bref. Vous comprendrez que c'était trop simple quoi ! Bon après tout il était peut-être réellement fait pour être roturier. C'est vrai qu'en même temps il ne faisait pas trèès très marchand avec ses ailes noires. Il lui dit alors, comme si c'était une évidence :

" Et toi, comment se passe ta vie au château ? Tu en as de la chance de vivre là-bas. Tu dois être heureuse, avec toutes ces salles gigantesques, ces gros coussins d'or... Au moins, tu n'as pas besoin d'argent pour te nourrir avec de la nourriture exécrable comme l'homme corbeau qui se tient devant toi. "

Rhhoooo, c'était chouuuu, il n'avait même pas pensé qu'elle pourrait être une esclave. On aurait dit que ça tombait sous le sens qu'elle soit dans des coussins d'or et autres. Bien sur, en fait, même si sa vie lui plaisait, elle aurait aussi aimer avoir une petite vie tranquille comme celle de tout les habitants -ou presque- du village. Elle rêvait toutes les nuits de ne pas être dans ce château de fou... Même si elle savait que l'agitation, l'ambiance festive qui régnait toujours a certains endroits, comme la cuisine, et les situations cocasses propres aux petits nobliaux lui manquerait. C'est vrai quoi, entre les trois cousins qui ne pouvaient pas se supporter, leurs rivalités, coups bas et autres pour lesquelles elle était engagée et les querelles incessantes des adultes, les filles ramenées pour la "compétition" entre les deux cousins et le caractère appréciable des servantes/domestiques/majordomes pour ceux qui voulaient de l'action on était servi. En plus une délégation d'un autre pays venait d'arriver avec en tête une fille rousse avec un caractère EX-ECR-ABLE et... Bref, la tension montait. En fait oui, Blair n'aurait échangé sa vie actuelle contre rien au monde, rien .
Elle "ronronna" -ou du moins autant que peut faire un loup- quand il lui caressa la tête délicatement puis, avec un soupir elle s'obligea à répondre :

-Tu vas rire mais je ne voudrais pour rien au monde dormir sur des coussins d'or.

Oui, parce que dormir sur des coussins d'or était synonyme de dormir sur les coussins du maitre. Et ça elle voulait éviter au maximum, tant qu'a faire. Même s'il était vrai qu'a cause de la saison des orages elle passait beaucoup de temps dans le lit des gens, pour ne pas être seule hein. Elle se releva donc, époussetant sa tunique -toujours aussi courte- dans un tissus tout à fait ordinaire. C'tait pas une tenue d'noble ça. Puis, toujours en riant, queue et oreilles disparues, elle se pencha et fit une révérence exagérée :

-Esclave Blair à votre service.

Puis elle se rassit et tisonna de nouveau le feu, en souriant.

Blair sentit le corbeau frémir. Il avait l'air... Profondément désespéré pour elle. Il la regardait comme on regarde un petit être fragile. Oui bon ben ça allait non ?! Elle n'avait pas besoin de la pitié des gens, sa vie lui plaisait telle qu'elle était. Elle n'allait pas non plus pleurer parce qu'elle était esclave si ? M'enfin... De une, comme elle était une fille, elle ne faisait pas de travaux trop contraignants. De deux de toute façon les esclaves aussi étaient protégés par certaines loi. Et surtout, de toute façon, elle travaillait au service d'un noble un peu égocentrique -et qui essayait accessoirement de la mettre dans son lit, mais là n'est pas le sujet- et donc n'avait pas grand-chose à faire. A part l'aider à se laver/s'habiller et lui tenir compagnie. Et puis le protéger quelques fois. D'une voix chevrotante il lui demanda :

" Mais... Mais tu... Tu as quel âge pour être esclave ? "

Et, chose tout à fait nouvelle, il la prit dans ses bras. Pas qu'elle n'apprécie pas, au contraire elle aime faire des calins, mais il l'entourait d'un bras protecteur et la serrait contre son torse dans un geste paternel. De plus il lui grattait de nouveau la tête et frottait son nez sur son front. Elle piqua un fard et s'éloigna légèrement :

-J'ai seize ans. Je suis arrivée de l'autre monde, comme toi je présume... Mais tu sais, c'est pas si terrible hein. Je dois juste éviter le maître les jours de frustration mais sinon ça va hein. On me fait pas trop travailler et je ne lui appartient pas ! Et puis je n'ai pas le choix.

Elle retint un "pas encore du moins" qui lui brulait les lèvres et fit un grand sourire. De toute façon, avait-elle le choix ? C'était bête mais elle préférait sa position actuelle. Esclave au service de son maitre. Elle avait une sureté de l'emploi Elle ne pouvait pas être renvoyée. Et de plus Maitre Akihito semblait bien décidé à la garder. Et contrairement à beaucoup de filles de paysans, qui étaient pour la plupart déjà mariées, elle n'avait pas à affronter les aléas de la vie. Aucune faillite ne la menaçait et elle n'avait pas toute une famille a gérer, elle. En fait elle plaignait bien plus les conquêtes de son maitre.
Regardant l'oiseau en face d'elle avec curiosité elle lui demanda en souriant :

-Et toi, tu a quel âge ?