Akihito referma la grande porte d'entrée du château d'un coup de pied énergique, sans la moindre considération pour les magnifiques boiseries gravées dessus et qui venaient sûrement d'en prendre un coup.
Rapide coup d'œil à droite, puis à gauche. Personne. Tant mieux. Vu ce qu'il transportait sur son dos, il valait mieux se faire discret. Si on l'apercevait maintenant, il y avait de bonnes chances pour que son oncle pique une crise, que sa tante tombe dans les pommes et toutes les servantes avec, que sa cousine lui fasse une crise de jalousie et que son cousin... aucune idée. Stéphane pouvait être imprévisible, parfois.
Bref, la discrétion était de mise, au moins jusqu'à ce que la gamine qu'il transportait avec autant de douceur qu'il en témoignerait à un sac de blé soit plus présentable. Parce que à moitié nue, les cheveux hirsutes et couverte de sang, elle ne ressemblait pas à grand chose.
Elle n'avait pas bronché depuis quelques temps, ce qui ne le dérangeait pas plus que ça. L'idée qu'elle puisse avoir perdu connaissance effleura vaguement sa conscience, mais il ne s'en inquiéta pas pour autant. On est égocentrique ou on ne l'est pas.
Il progressait en direction de sa chambre, lorsqu'il réalisa que ce n'était sûrement pas le meilleur endroit si il voulait que la fille retrouve une apparence correcte. Pour cela, les salles d'eau seraient beaucoup plus pratiques, et en plus à ce moment de la journée, elles seraient désertes.
Il fit donc demi-tour et bifurqua dans le couloir ... pour se retrouver nez-à-nez avec un jeune serviteur. Les yeux de ce dernier s'écarquillèrent à la vue du neveu du comte portant une créature non-identifiée sur son épaule. Son regard fit plusieurs fois l'aller-retour entre le visage du jeune démon et son ballot, avant qu'il ne se décide à ouvrir la bouche :

- Euh...urgh...

Malheureusement pour lui, il ne put prononcer quoi que ce soit de plus que ces deux lamentables onomatopées, car Akihito avait estimé que tous les témoins insignifiants seraient mis hors-service sans pitié, et avait immédiatement appliqué sa nouvelle résolution en envoyant son genoux dans l'estomac du pauvre type. Pour faire bonne mesure, il lui attrapa le crâne et le fit violemment cogner contre le mur, action qui fût accompagnée d'un "clong"retentissant.

- En voilà un qui n'a pas grand chose entre les deux oreilles. marmonna le jeune homme avant d'abandonner sa victime sur place et de continuer son chemin sans que la moindre trace de remords ne vienne altérer sa démarche princière.

Après quelques autres incidents de ce style, on pouvait retrouver le parcours du démon en suivant les corps inertes qui traînaient un peu partout dans le château. Si la méthode n'était pas très subtile, elle était assez efficace. Le temps que l'on s'aperçoive que quelqu'un s'amusait à assommer tous les domestiques du château, la gamine aurait eu le temps de retrouver figure humaine.

Il arriva enfin aux salles d'eau, ouvrit la porte de la sienne de manière tout aussi délicate que pour la porte principale, et la referma encore plus brutalement, si c'était possible.
Une magnifique et grande baignoire d'un blanc immaculé trônait majestueusement au milieu de la grande pièce. Les murs étaient agrémentés de nombreux miroirs, et le jeune homme et son fardeau semblaient démultipliés à l'infini.
En quelques pas, Akihito fût devant la baignoire. Il y déposa la gamine dont il avait oublié le nom sans délicatesse et ouvrit les robinets. L'eau se déversa à grand débit dans le contenant et commença rapidement à se teinter de rouge. La fille se baignait tout habillée (pour autant qu'on puisse la considérer comme habillée), mais cela n'avait aucune importance pour lui. Au moins, ça laverait ses guenilles avec. Et puis si elle voulait se déshabiller, elle n'avait qu'à le faire elle-même.
Là, tout lecteur serait en droit de se demander où donc était passé le côté pervers du démon. Non, ne vous réjouissez pas, Akihito est toujours le jeune homme le plus voyeur de toute la création, c'est juste qu'il n'a pas encore bien réalisé qu'il avait à faire à une jolie jeune fille plutôt qu'à une gamine tueuse, plus proche de la bête que de l'homme. Dans l'état où elle était, elle était plus effrayante qu'autre chose, raison pour laquelle il ne lui avait pas témoigné beaucoup d'attention jusqu'à maintenant.
D'ailleurs, il n'allait quand même pas s'occuper de la toilette d'une fillette. Jouer les nounous, merci bien, mais très peu pour lui.
Il ouvrit la porte et passa la tête par l'entrebâillement, avant de hurler :

- Niji ! Mon auguste personne a besoin d'une esclave, maintenant-tout-de-suite! Ramène-toi, et plus vite que ça!

Non, on ne lui avait jamais appris à demander poliment. Oui, c'est un sale gosse pourri-gâté, et narcissique pour ne rien gâcher. Et oui, Niji est l'esclave de son cousin et pas la sienne, mais il n'en a rien à battre.
Avec un peu de chance, elle entendrait le beuglement et rappliquerait illico.

Ils avaient d'abord traversés le village sous l'œil effarés des villageois. Pendant la traversé l'ouïe super fine de Blair avais réussi à entendre quelques commentaires qui lui avaient fait un peu peur. Les gens lui jetaient des regards méchant et même si elle faisait semblant de dormir elle sentit le poids de leurs mauvaises ondes peser sur elle. La discussion qu'elle ne manqua pas de surprendre entre deux 'gueux" la fit frissoner :

-Tu pense qu'il va faire la même chose qu'à ta fille ?
-J'éspère, elle le mériterait !
-Tu pense pas que c'est trop quand même c'est pas....

Elle n'entendit pas la suite de la discussion puisqu'ils baissèrent le ton. Elle prit peur mais ne se débattit point. Elle ne voulait pas se faire lapider ... A choisir elle préférait rester en vie... Une vague d'engourdissement raidit son corps et elle se rappela ne pas avoir dormi depuis longtemps. Elle s'accrocha donc à la veste de son sauveur pour se reposer. Elle ne se réveillé qu'un moment devant le château pour admirer sa beauté . Elle se rendormit et fit des rêves étranges. Elle était suivie par elle ne savait quoi. Elle se trouvait dans un bâtiment abandonné et entendit la porte claquer, bruit qui lui paraissait étrangement réel, signe que son poursuivant était là. Elle se terra dans son coin comme un lapin en attendant la chose qui la suivait. Boum ! Ce fut la bruit du lapin rose géant qui lui courait après se prenant le mur, juste après avoir laissé échapper un léger "euh.. urgh". Plusieurs lapins multicolores arrivèrent alors pour aider leur ami à se relever. Dans son rêve, elle ferma les yeux lorsqu'un loup apparu pour la secourir, et elle sentit nettement l'odeur du sang. Elle fronça son joli petit nez avant de remuer un peu à l'odeur si délicieuse. Le loup la fit ensuite monter sur son dos et elle s'allongea en serrant le doux pelage du loup. Celui-ci lui expliqua qu'il voulait la manger mais elle lui fit confiance quand même . Elle fut interrompue dans sa progression avec le loup de plusieurs lapins qui voulaient l'arracher de ses bras. Le loup les ... fit décéder avant l'heure, tous.
On la traina de force dans plusieurs endroits, ballotée de droite à gauche par les puissantes épaules du loup. Il était plus que beau, il était parfait, et elle devait finir dans son estomac.
Blair ouvrit un oeil lorsqu'elle arriva devant une porte, s'étonnant de la ligne de corps jusqu'ici. Curieuse de savoir se qui allait se passer elle fit de son mieux pour rester éveillée. Aussi fut-elle surprise, en passant devant un miroir, de voir non pas un loup mais un jeune garçon portant sur son dos une chose... Un ... Monstre ? Elle tourna la tête et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle se rendit compte que c'était elle-même. Elle ressemblait à une chose hirsute poisseuse de sang et à moitié nue. Heureusement que tous ceux qui l'avaient vu dans cet état étaient évanouis. Son itinéraire changea et il entra dans une pièce très lumineuse , très blanche aussi, en claquant avec force la porte. Pour l'ouvrir et la refermer. Elle fut posée sans ménagement dans se qui semblait être... une... baignoire ?? Oui, une baignoire taille... olympique. Il ouvrit le robinet et la laissa baigner dans le sang. L'eau devint vite écarlate, ce qui ne la dérangea pas tellement, et elle s'immergea totalement au fond de l'eau en balançant son manteau au dehors de son bain, pas besoin de salir l'eau plus qu'elle ne l'était déjà ! Lorsqu'elle ressortit sa tête de l'onde elle entendit son sauveur hurler :

-- Niji ! Mon auguste personne a besoin d'une esclave, maintenant-tout-de-suite! Ramène-toi, et plus vite que ça!

Elle rigola un peu et lui sourit. Elle allait dire quelque chose lorsqu'elle remarqua qu'il la regardait. Ou plus précisément, ses voluptueuses formes. Elle cacha sa forte poitrine de ses mains et, rougissant d'un coup, elle lui demanda d'une voix suppliante :

-S'il-S'il vous plait... Vous pourriez v-vous t... tourner ?

Elle rougit encore plus et se cacha sous l'eau désormais bordeaux. Un bain devait être agréable, normalement...

Donc, ce jour-ci, Niji était d'humeur massacrante. En pleine nuit, son maître l'avait réveillée très exactement 56 fois, elle qui a besoin d'au minimum 8h de sommeil. Oui, 56 fois !! On sent qu'il est insomniaque. Ou du moins, dans ces cas là, il en donne l'impression. Tout cela pour dire que la servante avait les nerfs ce matin-ci. Elle qui idolâtrait son cher maître, quand il faisait ça elle le détestait... Si si, c'est possible ! Elle peut détester son maître ! Je sais, c'est pas croyable. Bref, la jeune donzelle n'était donc pas dans son assiette. Un coup, il la réveillait pour fermer la fenêtre -pas capable de lever son noble c*l pour faire 3 pas et fermer une pu**in de fenêtre !-, un autre, pour souffler les bougie -encore une fois, pas capable de se redresser cette fois-, un coup pour lui chanter une chanson pour dormir, dit-il -il devait surement juste vouloir se fou*re de sa g**ule-... Donc pour conclure : pour un tas de raisons diverses et variées qui n'avaient pas lieux d'être et très pourries.
Donc, Niji s'était habillée ce matin-ci de traviole. Oui, littéralement. Sa jupe noire était froissée, tellement qu'elle paraissait plus courte que d'habitude, son chemisier aussi. Sa cravate partait en cacahuète, mal attachée, avec les traces de pliures... Un de ses collant était déchiré, et aujourd'hui elle n'avait pas mis de bas. La voilà donc habillée d'une bien étrange manière. Elle faisait de grands pas, tèèèès grands pas, marchant comme un robot. Oui, elle ne sautillait pas et chantonnait pas comme d'habitude, elle tirait la tronche.
Elle avait donc passé la matinée comme ça, dans cette état, faisant mourir tous les serviteurs qui voyaient par inadvertance la petite culotte blanche de la jeune fille, mais je passerais sur ces détails. Bien sûr, elle n'avait pas à évité son maître -et bien heureusement- car il était de sortie. Ah là là, s'il avait été là... Je me demandes comment il aurait fait pour rester vivant ! Là bleunette -même si ça veut rien dire- finit donc par s'amuser à tuer tous les mecs des alentours de la sorte. Si si, cette petite pureté innocente qu'est Niji peut faire cela -si, elle est gentille ! /PAN/-. Après s'être un peu divertie, elle gardait tout de même sa mauvaise humeur. Elle fut contrainte de sortir pour reposer ses nerfs. Elle passa donc par le marché, où elle entendit nombreuses rumeurs... Alors comme ça, Aki'-sama aurait récupéré un animal égaré ? Hm, très peu pour elle. Son maître détestait Aki-sama, et elle ne l'aimait pas beaucoup plus que lui. Elle entendit parler, et lâcha même un rire. Des villageois, surpris, se tournèrent vers elle.
- Quoi encore ? C'est vrai, qu'est-ce que vous en avez à faire ? Si elle meurt, c'est pas notre problème, c'est le sien.
C'est à ses propos que l'on comprenait que ce n'était pas Niji qui parlait. Niji est compréhensive, gentille, douce, trop stupide et naïve. Elle l'aurait défendue, comprenant à peu près ce que le 'monstre' devait ressentir. Oui, elle entendait ce que l'on disait d'elle. Un monstre, hein ? Quelqu'un comme elle en somme. Elle longea donc le marché, achetant quelques produits pour le repas de ce soir. Elle passait, se penchant pour mieux voir les articles étalés sur les grands pans de bois. Elle négociait un peu les prix, rien n'était trop difficile, tant que l'on sait y faire. Elle repartit donc en ayant fait quelques économies à ne pas nier. Toute fière de son coup, une arnaque en somme -étant donné qu'elle avait forcé sur les négociations, dirons nous- elle rentra au château. Mais il s'agissait toujours de l'impulsive Shinigami, le monstre qui se tapit en elle, qui agissait. Elle avait le contrôle pour le moment, et cela se remarquait à ses petites oreilles pointues, plus longue qu'à l'accoutumé. Elle entra dans les cuisines, quand du grabuge la fit sursauter. Là, elle piqua une crise, démolissant la moitié du mobilier de cette même cuisine. Elle sortit en fracassant littéralement la porte. Pourquoi ? Elle avait comprit, ce cher Aki-sama était rentré. Et contrairement à Niji, la Shinigami ou plutôt Jisei, détestait ce cher homme au point de vouloir le tuer, non, le pulvériser. Là, cette voix qui l’énervait plus que tout retentit :
-- Niji ! Mon auguste personne a besoin d'une esclave, maintenant-tout-de-suite! Ramène-toi, et plus vite que ça!
Son "Auguste personne" ?! Ce machin, ce truc, ce chose osait s'auto-nommé "Auguste personne" ?! Mais pour qui il se prenait se chose qui s'étalait alors que ce château n'était pas sa propriété ?! Hein ?! Et en plus de cela, il la nomma "Esclave". Comment réagit-elle ? Comme ce-ci :
- Comment ça ESCLAVE ?! Déjà, je suis une SERVANTE ! En suite, je ne suis pas VOTRE servante, et enfin, DEMERDEZ-VOUS TOUT SEUL POV'C*N !
Hurla-t-elle en défonçant la porte d'un grand coup de pied, faisait au passage voler sa jupe... Cette fille n'a vraiment peur de rien, vive Jisei. Oui, surtout étant donné les derniers mots... Bref, voyant la jeune fille, elle s'approcha à une vitesse hallucinante.
- Qu'est-ce que...? Elle le regarda. Dehors, tout de suite, sale vicieux.
Ce-ci furent ces derniers mots à l'égard du jeune homme avant de le mettre à la porte, verrouiller cette même-porte et saisir du savon, des serviettes et des vêtements qui résidait là jadis, dans le petit placard blanc situait dans un coin de la pièce.
- Bon, je vais m'occuper de toi. Par contre, c'est pas pour ne pas te rassurer, mais de 1, je suis pas un bisounours tout rose, donc je veux pas t'entendre à moins que je ne te pose une question ; et de 2, il va rerentrer, quoi qu'il arrive, donc prépares toi à plonger entièrement dans l'eau à tout moment, c'est un gros obsédé ce truc.

Vu la tournure de sa phrase, si Niji l'avait entendue, il n'aurait pas le temps de compter jusqu'à 30 avant qu'elle ne débarque avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, en beuglant et protestant. Quelle fille mal élevée! Il ne savait pas comment son cousin pouvait bien supporter d'avoir une servante aussi désagréable.
Un petit sourire de satisfaction sur les lèvres, il se retourna vers la gamine en train de tremper dans son bain, s'apprêtant à lui redemander son nom, étant donné qu'il n'y avait absolument pas prêté attention la première fois. Cependant, ce qu'il vit alors le cloua sur place pendant une semi-seconde.
La jeune fille qui, il s'en rendait compte désormais, n'avait rien d'une gamine, avait retiré le bout de tissu qui recouvrait auparavant son corps, dévoilant des formes qui n'avaient rien d'enfantines.
En tant que voyeur professionnel, il observa avec minutie le corps de sa future servante, jusqu'à ce que celle-ci ne les cache, le visage en feu, avant de bégayer lamentablement :

-S'il-S'il vous plait... Vous pourriez v-vous t... tourner ?

Akihito soupira en la voyant de cacher sous l'eau qui désormais n'avait plus rien de cristalline. En fait, si, elle avait bien la mentalité d'une gamine. Il ouvrait la bouche pour lui répondre, lorsque la porte s'ouvrit violemment, laissant passer une Niji survoltée.

- Comment ça ESCLAVE ?! Déjà, je suis une SERVANTE ! En suite, je ne suis pas VOTRE servante, et enfin, DÉMERDEZ-VOUS TOUT SEUL POV'C*N !

Akihito encaissa le hurlement de plusieurs centaines de décibels sans broncher, se contentant de jeter un regard méprisant à l'adolescente qui venait d'apparaître avec la discrétion de Chuck Norris débarquant à un enterrement. Dans ces cas-là, elle n'avait vraiment rien de féminin. En fait, on aurait même pu la rapprocher d'un dragon en colère.
Et puis, "esclave", "servante", c'était du pareil au même. Elle s'irritait vraiment pour un rien. Quant aux derniers mots... et bien, la bave du crapaud n'atteint pas l'aigle majestueux, proverbe revu par le jeune homme lui-même.

- Qu'est-ce que...?

Quoi, encore? Cette fille était franchement insupportable. Elle regardait la gamine-qui-n'en-était-plus-une, dans son bain, avec des yeux de merlan frit. Charmant.
Et avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, il se retrouva soudainement hors de la pièce, expulsion accompagnée d'une dernière amabilité de la part de la servante la plus casse-pied qu'il ait jamais vu :

- Dehors, tout de suite, sale vicieux.

Un léger bruit lui apprit qu'elle avait verrouillé la porte. Allons bon! Voilà qu'on ne le laissait même plus se rincer l'œil tranquillement! Non mais c'était qui le maître, ici?
Cependant, il était curieux de voir, ou plutôt d'entendre comment allait se passer la rencontre entre les deux filles. Pour l'instant, il pariait que Niji allait traumatiser l'autre, délicate et douce comme elle était. D'un autre côté, la fille-loup-garou ne se laisserait peut-être pas faire si facilement. Et puis avec n peu de chance, elle aurait fin et mâchouillerait un peu la servante malpolie, ça lui apprendrait.

- Bon, je vais m'occuper de toi. Par contre, c'est pas pour ne pas te rassurer, mais de 1, je suis pas un bisounours tout rose, donc je veux pas t'entendre à moins que je ne te pose une question ; et de 2, il va rerentrer, quoi qu'il arrive, donc prépares toi à plonger entièrement dans l'eau à tout moment, c'est un gros obsédé ce truc.

Charmante entrée en matière. Quiconque entendrait cela sans savoir à quoi ressemblait la servante aux cheveux bleus s'imaginerait sûrement une espèce de grosse matrone grincheuse, le genre de bonne femme qui faisait peur à voir. La vérité était que Niji était absolument charmante, physiquement parlant, mais que son sale caractère était quelque peu dérangeant, et lui avait toujours épargné les harcèlements du jeune noble.
Nonchalamment appuyé contre la porte, Akihito déclara calmement, assez fort pour qu'on l'entende à travers l'épaisse porte :

- Le "truc" peut te transformer en courge si il en a envie, alors un peu de politesse, esclave!

Et hop, il en remettait une couche. D'un autre côté, il pouvait réellement la transformer en légume, d'ailleurs, il y songeait sérieusement depuis quelques temps. Une Niji silencieuse et immobile, une utopie qui ne serait jamais atteinte si on employait pas la manière forte.

- Et tant qu'on y est, et puisque tu as l'air si pointilleuse sur les appellations, sache que je suis un pervers et non un obsédé, ou un vicieux.

Vous ne saisissez pas la nuance? Normal, il faut être un connaisseur pour cela.

- Et aussi, la fille dans le bain a égorgé une bonne dizaine de paysans, et elle peut se transformer en monstre poilu à tout moment, alors à ta place je serais plus agréable avec elle. Enfin je dis ça pour toi. Libre à toi de m'écouter ou non, mais tu ne viendras pas te plaindre ensuite quand elle t'aura arraché la main, ou quelque chose dans le genre.

Spoiler:

Blair put entendre des pas d'éléphants et des murs se briser avant de comprendre ce qu'il se passait. Oui, le quelque chose s'appelant Niji devait arriver bientôt... Elle se demanda si ce n'était pas une grosse servante du château avant de voir arriver une furie aux cheveux bleus. Oui, une furie... Elle entra dans la salle d 'eau comme un tourbillon et chamboula tout sur son chemin . Et là, elle commis une très grossière erreur.Elle hurla par l'entrebâillement de la porte :

- Comment ça ESCLAVE ?! Déjà, je suis une SERVANTE ! En suite, je ne suis pas VOTRE servante, et enfin, DÉMERDEZ-VOUS TOUT SEUL POV'C*N !

Or quiconque un peu cultivé sait qu'il ne faut surtout pas hurler près ou après un loup-garou. Les Lycans ayant pour particularité d'avoir une ouïe très, très fine. Trop fine, même sans être transformés. Et une matrone en colère hurlante c'est très très bruyant. Blair se boucha les oreilles en comptant les décibels de trop émis par la voix crillarde. 1..2.. 10.. 15.. 20... 22... Vingt-deux décibels de plus et elle piquait une crise. Heureusement pour elle, la jeune fille se calma et arrêta de hurler. Et hélas sont sort fut réglé dès qu'elle posa les yeux sur elle. La jolie jeune fille, des yeux bleus, de longues oreilles et de longs cheveux tout aussi bleus, la regarda avec un regard étonné. Blair elle-même était étonnée... D'être là et d'être en vie. La jeune prénomée Niji lui dit, surprise :

- Qu'est-ce que...?

Son regard passa de Blair à Akihito, puis Blair, puis Akihito... Puis... Bref, elle accomplit son manège une bonne douzaine de fois et Blair ricana. On aurait dit un match de tennis en direct. Blair-Aki, Blair-Aki, Blair-A... Ah-ben-non-en-fait-tu-vire. Oui, c'était comme ça. Elle l'attrapa par le col en lui hurlant dessus. Puis elle le jeta -sans le respect qu'elle devait à son maitre- dehors et , l'évacuant donc de la sorte, ferma à double ou triple tour en hurlant:

- Dehors, tout de suite, sale vicieux.

Deuxième erreur. Parce que Blair et une petite chose à l'équilibre mental fragile. Et là, équilibre rompu uu. De plus qu'elle n'eu pas le temps de réagir que la jeune fille s'approchait d'elle pour la savonner en lui disant -pas très gentiment, il faut l'avouer- :

- Bon, je vais m'occuper de toi. Par contre, c'est pas pour ne pas te rassurer, mais de 1, je suis pas un bisounours tout rose, donc je veux pas t'entendre à moins que je ne te pose une question ; et de 2, il va rerentrer, quoi qu'il arrive, donc prépares toi à plonger entièrement dans l'eau à tout moment, c'est un gros obsédé ce truc.

Or elle ne permettrait pas. Qu'on surnomme son maitre "obsédé"... De plus, elle avait beau avoir une mentalité de gamine, elle était aussi très sage. Sous le sens de sagesse hein . Toute la pression des deux jours s'abattit sur son petit esprit corps chétif. Elle avait failli être violée, puis tuée, et re-tuée, puis exécutée... Elle avait aussi passé deux nuits affreuses et on l'avait torturée sans remords, ne lui permettant aucune fuite. Et maintenant on la menaçait, on la privait de son seul soutien. Quelles que soient les raisons de cet homme, il l'avait sauvée. Pas forcément sans contrepartie, sans arrière pensées, pas forcément par pure générosité mais il venait de lui permettre de vivre une vie plus ou moins normale. Elle avait tué des gens, que se soit de la légitime défense ou non, elle devait en payer le prix. En plus, à l'odeur du sang sur l'autre jeune fille, elle sut que celle-ci ne pouvait parler. Elle aussi avait tué, mais elle n'acceptait pas sa peine ? Pourtant, c'était une bien maigre compensation. Tuer est un acte horrible, même tuer pour se défendre, alors elle devait payer. Elle n'était pas maso, non, juste pragmatique. De grosse larmes roulèrent alors sur ses joues, rebondissant sur sa voluptueuse poitrine, comme un flot qu'on ne saurait tarir. La jeune lycanthrope pleura donc, à chaudes larmes, et baissa la tête de telle sorte qu'on ne pouvait voir ses yeux, cachés sous ses cheveux.Elle hoqueta et entendit a peine la voix venant de derrière l'épaisse porte :

- Le "truc" peut te transformer en courge si il en a envie, alors un peu de politesse, esclave!

Il n'avait pas besoin d'utiliser ses pouvoirs. A peine avait-il dit cela que Blair tenait la main qui tentait de la savonner. Elle continua à pleurer et ses doigts explosèrent. Littéralement. Le bout de ses doigts explosa et des griffes poussèrent rapidement, non pas à la place des ongles mais bien au bout des doigts. Griffes qui se posèrent immédiatement sur la chair du bras de la jeune fille. Elle leva alors son visage vers la jeune fille. Il faisait peur, son visage, très peur. Entre l'humain et l'inhumain. Entre l'animal et la femme. Ses yeux cernés de noir, non par quelconque maquillage mais bien par la chair qui s'était teintés de noir, comme chez les loups. Ses paupières étaient plus ou moins couverts de poils tandis que ses yeux s'agrandissaient et que la pupille se fendait. Elle était effrayante, ses iris prenant toute la surface du globe oculaire, son nez entre le museau et le nez et sa mâchoire déformée. Déformée et craquante. Les os de son corps cassaient pour se reformer différemment. Elle était une chose entre les deux lorsque le maitre, de l'autre coté de la porte dit plusieurs choses.

- Et tant qu'on y est, et puisque tu as l'air si pointilleuse sur les appellations, sache que je suis un pervers et non un obsédé, ou un vicieux.
Et aussi, la fille dans le bain a égorgé une bonne dizaine de paysans, et elle peut se transformer en monstre poilu à tout moment, alors à ta place je serais plus agréable avec elle. Enfin je dis ça pour toi. Libre à toi de m'écouter ou non, mais tu ne viendras pas te plaindre ensuite quand elle t'aura arraché la main, ou quelque chose dans le genre.

Il n'avait même pas fini sa phrase que c'était trop tard. Les griffes aiguisées s'étaient plantées dans la chair aussi tendre que du beurre. Si elle bougeait de ne serais-ce qu'un centimètre, les griffes couperaient les os en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Akouna Matata". La chose qu'était Blair lui sourit mielleusement :

-Il faudrait le faire re-rentrer . Sinon tu risque de ne plus avoir d'os.

Elle retira ses ongles et puis apercevoir le trou fait dans la main. Redevenant une petite fille elle s'exclama :

- Oh ! On voit au travers ! Tu devrais faire attention tu sais, une anémie est si vite arrivée...

La menace était palpable dans son ton, pendant qu'elle lui souriait de toutes ses jolies dans, ses grands yeux bleus remplit de compassion .

[C'est moi ou Blair fait vraiment penser à une folle ?]

Rien. Voilà comment réagit Jisei. A tout, absolument tout. Non, elle n'allait pas laisser un corps défectueux à Niji, l'ange trop naïf, trop niais. Oui, c'est ce qu'est Niji. La folle, la bourrine, c'est bien Jisei. Et heureusement qu'elle était là. Que serait devenu cette cruche sinon ? Cette nuit, le massacre qui lui avait sauvé la vie, il n'aurait jamais eu lieux, et elle ne se tiendrait pas là, à observer la jeune fille. Elle se foutait des paroles de ce noble tenu derrière la porte. Oui, Niji hurlait à l’intérieur d'elle même. Oui, Niji est docile, et Niji accepte d'obéir à Akihito. Pas Jisei. Non, Jisei le hait. Elle la regarda, blasée. La jeune fille semblait perdue, puis elle baissa la tête. Là, Jisei cessa de bouger. Elle pensait fort, ordonnant à Niji de se taire, mais de façon beaucoup plus vulgaire.
- Le "truc" peut te transformer en courge si il en a envie, alors un peu de politesse, esclave!

Aucune réaction. Elle s'en foutait à 600%, à ce moment là, de cet imbécile heureux. Là, sa main à présent immobile qui jadis savonnait la demoiselle fut saisit. Oui, et d'une sacrée poigne. Au plus profond d'elle, elle explosa de rire. Alors, petit à petit, sans que personne ne s'en aperçoive, elle répéta de plus en plus fort "Monstre". Oui, Jisei est folle, et vous comprendrait très vite pourquoi. Là, sa force sembla se décuplée. Oui, celle de la jeune fille, ou plutôt du monstre qu'elle était en train de devenir. Rien. Toujours rien. Mais pourquoi réagir ? Devant cette magnifique oeuvre de la nature ? Un monstre. Comme elle. Cela la faisait marrer. Réellement, elle riait, oui, là, ça s'entendait. Elle ne bougea pas, se laissant massacrer le bras. Le monstre prenait son apparence, avec ces iris recouvrant tout le globe oculaire, avec sa peau devant noire, avec ses poils sur les paupières avec ce visage horrible. Monstre.

- Et tant qu'on y est, et puisque tu as l'air si pointilleuse sur les appellations, sache que je suis un pervers et non un obsédé, ou un vicieux.
Et aussi, la fille dans le bain a égorgé une bonne dizaine de paysans, et elle peut se transformer en monstre poilu à tout moment, alors à ta place je serais plus agréable avec elle. Enfin je dis ça pour toi. Libre à toi de m'écouter ou non, mais tu ne viendras pas te plaindre ensuite quand elle t'aura arraché la main, ou quelque chose dans le genre.

Là, sa chaire fut ouverte, littéralement, transpercée par les 'griffes' de la créature devant elle. Réaction ? Non. Jisei ne sent pas la douleur. Niji non-plus. C'est un cadavre que le monstre venait de découper. Oui, elle l'avait en quelque sorte découpée, non ? Jisei ria aux éclats à cet instant. Folle. Folle. Oui, Jisei est folle. Elle regarda sa main, son bras pus tôt. Là, elle ria encore plus. Le sang coulait, encore et toujours. Cette sublime couleur rouge se répandait sur le carrelage blanc de la baignoire. Gore. Une odeur de cadavre se répandit aussi. Oui, elle est morte. Charmant comme odeur, et encore plus pour un lycanthrope. Jisei ne bougeait absolument pas. Mai il aurait été stupide de bouger maintenant. Et puis, bouger pour ? Elle ne pouvait pas avoir le prétexte de la douleur extrême, puis qu'elle ne sentait rien. Comment un cadavre peut-il avoir mal ? Et puis, le monstre venait de lui donner le prétexte de ne pas rendre ce corps à Niji. A la gentille fille, le petit ange docile. Oh non, il était hors de question qu'elle rende un corps en tel état à cette enfant de coeur.

-Il faudrait le faire re-rentrer . Sinon tu risque de ne plus avoir d'os.

Et alors ? Oui, elle prendrait des mois pour cicatriser... Et alors ? Oui, peut être même des années, un cadavre, ça ne guérit pas. Et alors ? Elle la haïssait déjà. Cette puanteur, ce sang... Tout était si beau, si sublime.

- Oh ! On voit au travers ! Tu devrais faire attention tu sais, une anémie est si vite arrivée...

Jisei pencha la tête sur le côté, la regardant avec un sourire très large, allant d'une oreille à une autre. Non, ce n'est pas une exagération. Ce-ci n'est pas une hyperbole. Ce-ci est vrai. Ses yeux s'emplirent de noir. Totalement noirs. Elle s'accouda au bord de la baignoire, ses cheveux devinrent subitement rouges. La Shinigami en stade 1 était éveillée. Chouette, autant dire que ça va pas être une partie de plaisir. Enfin, si, pour elle si. Elle regarda la jeune fille, à présent redevenue humaine.

- Bien, tu m'a montré ta forme de monstre, à mon tour. Bon, comme toi je suppose, ce-ci n'est pas ma véritable forme, je n'ai pas encore la capacité d'en arriver là.

Son teint déjà pâle devint cadavérique, laissant voir les veines bleues. Ses yeux entièrement noirs, ses cheveux rouges... Ses lèvres devinrent noires, ses dents pointues et poussant, telles des dents de vampires. En fait, sa dentition se situait entre les dents de vampires, et celles de requin. Sur ses doigts, la peau flamba littéralement. Certaines partie de son corps perdirent leur peau. Par exemple, on put voir le fémur doit. Ou du moins une partie. Une illusion de cape noire, en lambeau, apparut. Etant en stade 1, la cape n'était que poussière. Finalement, Jisei se relava. Elle n'avait pas envie de se battre. Ou plus tôt, elle n'en voyait pas l'utilité. Oui, la grosse bourrine est capable de penser. Si si !! Elle se dirigea vers la porte, l'ouvrant. Que vit Akihito ? Un monstre, un cadavre, la faucheuse. Elle se poussa, lui indiquant d'entrer avant d'annoncer :

- Je vois que vous m'avez ramenée une amie, cher Duc. Vous êtes fou, inconscient, ou juste suicidaire ? J'aimerais savoir, histoire que je sache quoi mettre dans mon registre, quand l'heure viendra que je vous emmène parmi les votre, en Enfer.

Elle gloussa, puis s'écarta. Sa pseudo-cape disparut. Reprenant sa forme, elle se pencha pour prendre un petit flacon dans l'armoire. Elle le but d'une traite. Toute sa forme disparut. Puis elle s'effondra. Il était tant que Niji se réveille, cette idiote de première tenait tant à s'excuser... Idiote ! La gamine s'évanouit. Elle se releva d'un coup. Elle regarda autour d'elle avant de lâcher un faible "Où...". Non, elle ne se souvenait de rien, comme après chaque transformation. Là, elle put constater un certains nombre de choses, comme la jeune fille dans la baignoire, sa main trouée -en pleine cicatrisation accélérée grâce à la potion-, et le Maître Akihito. Là, elle comprit sur le champ. Elle se jeta littéralement aux pieds de ce dernier, le suppliant de la pardonner; même si elle savait cela inutile. Elle se redressa, toujours assise au sol, et lui demanda ce qu'il c'était passé. Elle s'approcha au passage de Blair, et lui parla :

- Bon-bonjour... Je suis désolée si j'ai été méchante, c-c'était pas moi !! Je-e... JE SUIS GENTILLE MOI ! -explosa-t-elle, rouge comme une bonne pomme bien mure- Je suis vraiment désolée !! Et... -regarde sa main- C'est toi qui as fait ça ? Tu...Tu es comme moi ? Tu es... Appelée 'monstre' par les villageois ?

L'enfant, parce qu'elle en était une, la regarda, avec son air angélique, niais. Oui, après tout... Elle est gentille !

Spoiler:

Toujours appuyé contre la porte, Akihito perdit le fil de la conversation qui se déroulait de l'autre côté de la porte, pour laisser ses pensées dériver petit à petit vers des sujets beaucoup moins... catholiques, dirons-nous.
Concrètement, il se demandait avec laquelle de ses récentes conquêtes il allait bien pouvoir passer la nuit.
Sarah? Hum, peu de chance, étant donné qu'il l'avait littéralement jeté de son lit la fois précédente. Oui, pas très galant, mais il avait une très bonne raison : il venait de se souvenir qu'il avait donné rendez-vous à une charmante petite servante et qu'il était légèrement en retard. Et puis de toute façon, un noble tel qu'Akihito n'avait pas à se justifier. Cette fille aurait déjà dû s'estimer heureuse de pouvoir partager le lit de quelqu'un avec autant de sang-bleu dans les veines!
D'ailleurs, en parlant de la servante, dont il avait oublié le nom, peut-être pourrait-il s'arranger pour qu'elle le rejoigne cette nuit? Si il se débrouillait bien, il pourrait lui faire passer un message à temps, et nul doute que cette charmante mais stupide créature s'empresserait d'obéir.
Sinon, il pourrait éventuellement essayer de contacter Emilia, la douce Emilia, la fragile Emilia qui, la pauvre, était définitivement et irrémédiablement amoureuse de lui. Elle viendrait sûrement, malgré l'interdiction de ses parents, malgré le couvre-feu qu'ils lui avaient imposé. Elle viendrait par amour, naïve et innocente jeune fille. Enfin bref, il n'allait pas non plus faire dans le mélodrame, c'était son problème, après tout, si elle amourachée de lui, et ce serait toujours le sien si il lui brisait le cœur. Lui n'aurait pas de remords... sauf peut-être celui de ne pas pouvoir passer ses nuits avec elle.

Tout à ses pensées mesquines, Akihito ne se rendit compte que tardivement de la situation de l'autre côté de la porte.
Il sentit la transformation de Niji à travers l'épaisse cloison. Un frisson désagréable lui parcourut l'échine, réflexe incontrôlable en présence d'une créature aussi morbide et dangereuse, et alors seulement il réalisa que les deux filles avaient sûrement été sur le point de s'étriper.
Il s'apprêtait à faire disparaître la porte avec une métaphore bien sentie, lorsque celle-ci s'ouvrit d'elle même, laissant apparaître un véritable mort-vivant. Le jeune noble ne pût retenir une grimace de dégoût. Lui qui aimait la beauté plus que tout, le spectacle auquel il assistait présentement était tout simplement ignoble. Il évita de trop fixer la charogne sur patte et jeta un coup d'œil vaguement inquiet à l'intérieur, s'attendant à moitié à trouver la gamine-loup dans un état pas franchement plus enviable.
Mais non, elle était intacte, toujours dans sa baignoire.

- Je vois que vous m'avez ramenée une amie, cher Duc. Vous êtes fou, inconscient, ou juste suicidaire ? J'aimerais savoir, histoire que je sache quoi mettre dans mon registre, quand l'heure viendra que je vous emmène parmi les votre, en Enfer.

- Ni l'un, ni l'un, ni l'autre, espèce de pourriture. Crois-moi, ce n'est pas une gamine avec des griffes qui réussira à me tuer. Il me suffit d'un mot et elle se transforme en dindon inoffensif. D'ailleurs, la même chose s'applique à toi, alors si tu pouvais avoir l'obligeance de dégager de mon champs de vision...

Le chose en décomposition ne sembla pas prêter attention au discours du jeune homme. En temps normal, il se serait vexé de se faire ignorer par un cadavre, mais il fût tellement soulagé lorsque Niji revint à son état normal, avec ses deux couettes bleues et son visage enfantin sans la moindre trace de pourriture qu'il laissa couler.
D'autant que la petite se jeta littéralement à ses pieds en le suppliant, ce qui alimenta son ego et ses chevilles déjà bien gonflées.

- Bon-bonjour... Je suis désolée si j'ai été méchante, c-c'était pas moi !! Je-e... JE SUIS GENTILLE MOI ! Je suis vraiment désolée !! Et... C'est toi qui as fait ça ? Tu...Tu es comme moi ? Tu es... Appelée 'monstre' par les villageois ?

Gentille? Ben voyons! Pourquoi ne pas prétendre qu'Akihito était doux et innocent, tant qu'on y était!
Niji se métamorphosait en charogne sur patte, faisait son petit numéro, et deux seconds plus tard voilà qu'elle essayait de faire ami-ami avec une fille qui lui avait littéralement transpercé la main! Quelle logique!

- Niji! Arrête donc de nettoyer le sol avec tes vêtements, il existe des serpillières pour ça, même si c'est vrai que tu es rarement plus utile que l'une d'entre elle.

Traduction : relève-toi. Le truc, c'est que Akihito ne peut pas décemment faire une phrase sas en profiter pour insulter son interlocuteur.

- Et puisque tu sembles avoir la mémoire courte, je me répète, alors écoute cette fois parce que je n'ai pas que ça à faire : la gamine en train de mariner dans son bain a trucidé de manière fort salissante une dizaine de villageois et, accessoirement, vient de te trouer la main. Je sais que dans les deux cas ce n'est pas une très grosse perte, mais à ta place je ferais quand même gaffe. Ce n'est pas parce que tu pleurniches qu'elle va se transformer en peluche.

Traduction : fais gaffe ou tu risques de finir définitivement à l'état de cadavre.

- Et pour finir, la prochaine fois que tu te transformes devant moi, faucheuse ou pas, je te transforme en légume et le te donne aux cuisines pour qu'elle le mette dans la soupe du jour. C'est clair?

Bon, ici, pas besoin de traduction. Se tournant ensuite vers la gamine qui continuait de barboter dans sa baignoire, il continua à aboyer :

- Et toi, j'ai oublié ton nom au passage, évite de faire des trous dans tous ceux que tu croises, parce que sinon j'aurais du mal à convaincre mon oncle de ne pas te faire exécuter! Et puis tu as assez mariné dans ton bain. Sors de là et sèche-toi rapidement, j'ai autre chose à faire que de t'attendre pendant des heures. De toute façon, une esclave ne doit jamais faire attendre son maître. Pigé?

- Bien, tu m'a montré ta forme de monstre, à mon tour. Bon, comme toi je suppose, ce-ci n'est pas ma véritable forme, je n'ai pas encore la capacité d'en arriver là.

Là, étrangement, Blair décrocha. Elle eu comme un moment de... d'absence... ? Oui, une absence morale. En fait elle essayait de ne pas se transformer totalement. La puissance de la jeune fille en face d'elle était telle qu'il lui fallait se contrôler pour ne pas devenir louve. Et tuer... Même si la chose en face avait l'air d'un cadavre a présent... On voyait légèrement les os, et aussi ses yeux étaient devenus noirs ... noirs et ses cheveux rouges sang. Blair se retint d'un haut le cœur et décida de changer. Oui parce que la petite fille Blair n'était pas assez forte pour résister à la louve. Aussi, à ses risques et périls, elle fit sortir ses oreilles et sa queue. Mauvaise idée... Mais elle réussi a ne pas mettre en charpie la chose en face. Elle fut donc très heureuse de voir la pourrissure partir et ouvrir la porte :

- Je vois que vous m'avez ramenée une amie, cher Duc. Vous êtes fou, inconscient, ou juste suicidaire ? J'aimerais savoir, histoire que je sache quoi mettre dans mon registre, quand l'heure viendra que je vous emmène parmi les votre, en Enfer.

Ohhh, elle sentait qu'elle allait l'aimer cette fille. Cynisme Powaa' ! Non sérieusement, c'était beau. Elle hocha la tête en souriant. Et se renfrogna un peu lorsque le jeune homme, son nouveau... maitre... ? , revint en disant :

- Ni l'un, ni l'un, ni l'autre, espèce de pourriture. Crois-moi, ce n'est pas une gamine avec des griffes qui réussira à me tuer. Il me suffit d'un mot et elle se transforme en dindon inoffensif. D'ailleurs, la même chose s'applique à toi, alors si tu pouvais avoir l'obligeance de dégager de mon champs de vision...

La gamine avec les griffes lui fit un beau doigt d'honneur. Un jour, quand elle sera grande, ou seulement sans aucune dette, elle se mesurera a lui. Et il verra si elle ne pouvait rien lui faire. Elle eu un grand et mauvais sourire. Bizarrement, alors qu'elle commençait tout juste à s'amuser avec ses nouveaux amis, la jeune fille en face changea. Enfin, la jeune Niji, redevint elle-même. C'est à dire une fille avec de longs cheveux bleus et une peau plus humaine. Blair laissa échapper un petit "Pffff, même pas juste" Et se vengea sur... de l'eau. Envoyant quelques coups de griffes. Et puis la jeune fille, après avoir joué la serpillère, s'approcha d'elle :

- Bon-bonjour... Je suis désolée si j'ai été méchante, c-c'était pas moi !! Je-e... JE SUIS GENTILLE MOI ! Je suis vraiment désolée !! Et... C'est toi qui as fait ça ? Tu...Tu es comme moi ? Tu es... Appelée 'monstre' par les villageois ?

Mais ouii, elle était gen-till-euh et aussi douce qu'un agneau. Autant qu'elle. Non mais dire que "ça" était gentil... Oui, et elle n'avait pas tué des gens, elle était gentille elle aussi, bien suuuur UU Elle ne put s'empêcher de dire, sur un ton sarcastique :

-Ouiiiii, et moi auchi je chuis gentille... Je chuis juste ch'une echclave...

Et elle fit un grand sourire, découvrant ses dents. Ou plutôt, ses crocs. D'où le léger sosotement. Et elle asista au discour le plus drôle qu'elle eu jamais vu... En fait, elle allait peut-être pas le tuer finalement :

- Niji! Arrête donc de nettoyer le sol avec tes vêtements, il existe des serpillières pour ça, même si c'est vrai que tu es rarement plus utile que l'une d'entre elle.

Elle se prosterna littéralement. Était elle bête ou seulement stupide ?

- Et puisque tu sembles avoir la mémoire courte, je me répète, alors écoute cette fois parce que je n'ai pas que ça à faire : la gamine en train de mariner dans son bain a trucidé de manière fort salissante une dizaine de villageois et, accessoirement, vient de te trouer la main. Je sais que dans les deux cas ce n'est pas une très grosse perte, mais à ta place je ferais quand même gaffe. Ce n'est pas parce que tu pleurniches qu'elle va se transformer en peluche.

Ahh, ben enfiin, quelqu'un avec un peu de bon sens, ça fait plaisir.

- Et pour finir, la prochaine fois que tu te transformes devant moi, faucheuse ou pas, je te transforme en légume et le te donne aux cuisines pour qu'elle le mette dans la soupe du jour. C'est clair?

Puis il se retourna vers elle :

- Et toi, j'ai oublié ton nom au passage, évite de faire des trous dans tous ceux que tu croises, parce que sinon j'aurais du mal à convaincre mon oncle de ne pas te faire exécuter! Et puis tu as assez mariné dans ton bain. Sors de là et sèche-toi rapidement, j'ai autre chose à faire que de t'attendre pendant des heures. De toute façon, une esclave ne doit jamais faire attendre son maître. Pigé?

Elle s'inclina, bon si c'était pour rester en vie alors... Elle laissa le champ mental à la petite Blair qui garda son corps d'hybride. Ce n'était pas facile... Mais elle était donc assez courageuse pour faire ce qu'elle voulait, en restant tout de même respectueuse. Elle se leva de la baignoire en admirant son corps nu , très peu pudique la cynique, dans le miroir en face. Silhouette féminine, plutôt fine et élancée,une belle et généreuse poitrine,chaque muscle était assez bien dessiné. De belles et longues jambes, un joli minois avec ses grands yeux bleu qui l'éclairait. Ses longs cheveux noirs qui collaient à sa peau, à cause du bain... Mhh, bonne apparence pour une tueuse.... Assez satisfaite de la constatation elle essaya de sortir de son bain :

-Blair Salema, 16 ans, et... tueuse... ? J'essaierai de ne plus le faire, maitre...

Le maitre fut soufflé avec défférence, de toute façon, avait-elle le choix ?
Ses genoux étant explosés elle se rata dans la sortie de son bain et atterrit la tête contre le bord. Lorsqu'elle se releva, une goutte de sang perlait à son front et elle avait relâché son contrôle. Donc, elle redevint la petite Blair :

-Qu-Qu'elqu'un pourrait me porter... ?

Elle rougit. Et, assise dans son bain sanglant, tendit ses mains en avant, attendant de l'aide.

Spoiler:

Niji ne comprenait pas trop ce qui l'entourait. Oui, Niji n'est rien d'autre qu'une enfant -totalement barges-, après tout. Elle regardait autour d'elle avec de grandes billes. Et petit rappel : Niji a un énoooorme défaut, elle est très très susceptible. Non mais comme ça quoi ! Donc, elle regarda le maître Aki' [j'abrège ça me soûle de tout recopier] pour l'écouter attentivement. Elle ne semblait pas contrarié, par rien, étrangement. Ses beaux cheveux bleus tombaient légèrement dans le bain, prenant ainsi des couleurs rougeâtres non désirées. Une...Colo ? Oui, c'est son ancêtre !! Enfin, c'est la façon numéro deux quoi c'est-Ok, STOP. Elle semblait étrangement intriguée par le nouveaux monstre. De toute façon, pourquoi s'énerver ? Ils ne savent rien d'elle, tous les deux. Même le Maître ne sait pas. La seule chose que l'on sache, c'est qu'elle en a pris des vies, d'enfants, de pères, de mères, de prêtres, de nouveaux nés... De tout. Elle même ne savais pas trop ce qu'elle avait fait, et elle n'avait pas conscience des victimes probables -et pour certaines bien sûres-. Ni est trop bonne, Niji est bête. Bon gentil, bon con comme on dit. Niji savait se contrôler elle. Sauf en cas de saute d'humeur, elle était parfaitement capable de choisir quand Jisei pouvait sortir. Seulement, elle ne connaissait pas ses limites, et ne savait pas ce qu'il se passait pendant ses transformations. Elle fixa la jeune Blair/monstre et l'écouta.

-Ouiiiii, et moi auchi je chuis gentille... Je chuis juste ch'une echclave...

Là, elle ne put s'empêcher. Elle lâcha un sourire presque angélique. Elle avait très bien compris le ton sur lequel parlait l'esclave. Mais elle s'en fichait. Pourquoi ? Parce que "LE-MONSTRE-LA-C'EST-TOIII !" Non, mais sans blague, c'est exactement ce qu'elle pensait... Oui, ne vous mépreniez pas, elle pensait, elle ne dit rien. Là, ses cheveux s'hérissèrent, à la limite de réveiller à nouveau Jisei...

- Niji! Arrête donc de nettoyer le sol avec tes vêtements, il existe des serpillières pour ça, même si c'est vrai que tu es rarement plus utile que l'une d'entre elle.

Elle ne put s'empêcher de lâcher un "Et toi, tu t'crois utile ?" entre les dents. Elle rougis immédiatement, se rendit compte de ce qu'elle venait de dire. Jisei était sortie, ne serait-ce qu'un instant. Non, Niji n'oserais JAMAIS tutoyer le maître, même Aki'. Elle lança un regard bien noir à la jeune fille qui se prosterna.

- Et puisque tu sembles avoir la mémoire courte, je me répète, alors écoute cette fois parce que je n'ai pas que ça à faire : la gamine en train de mariner dans son bain a trucidé de manière fort salissante une dizaine de villageois et, accessoirement, vient de te trouer la main. Je sais que dans les deux cas ce n'est pas une très grosse perte, mais à ta place je ferais quand même gaffe. Ce n'est pas parce que tu pleurniches qu'elle va se transformer en peluche.

Niji regarda sa main qui guérissait puis haussa les épaules, disant :

- Pourquoi avoir peur de quelqu'un qui me ressemble ? Au moins je suis moins seule, dans ce château remplis de c... Enfin, dans ce château quoi ! Et puis, monsieur, je suis une passoire sans qu'elle soit là, alors j'en ai un peu rien à faire d'un petit trou de rien du tout. Et puis, je vous avouerais que j'aimerais fort vous réserver le même sort qu'à tous ces pauvres et misérables villageois. Mais je m'abstiendrais, les courgettes, très peu pour moi. J'ai pas envie de finir en légume, même 2 secondes.

Toujours fixant l'esclave, sans la lâcher du regard. Elle écoutait d'une oreille attentive. Non, ce n'était pas Jisei. Quand Niji est pas contente et vexée, elle devient comme elle à 80%. Quatre-vingt, je pèse mes mots, et même mes pourcentages. Elle semblait désirer follement déstabiliser le loup. Mais elle ne voulait pas se le dire. Non, elle faisait comme si de rien n'était. C'était son petit désir secret . Elle continuer de l'observer, en écoutant.

- Et pour finir, la prochaine fois que tu te transformes devant moi, faucheuse ou pas, je te transforme en légume et le te donne aux cuisines pour qu'elle le mette dans la soupe du jour. C'est clair?

Aucune réaction. Vas transformer de la fumée toi ! Et, en mode faucheuse, c'est juste un gros tas de fumée avec une apparence toute zarb, elle même ne peut strictement rien saisir. Hein ? Comment elle a ouvert la porte ? Et bien, elle a dû désactiver sa main. Et donc perdre son apparence et son stade de transformation. Breeef ! Elle se fichait de ce couillon de toute façon.

- Et toi, j'ai oublié ton nom au passage, évite de faire des trous dans tous ceux que tu croises, parce que sinon j'aurais du mal à convaincre mon oncle de ne pas te faire exécuter! Et puis tu as assez mariné dans ton bain. Sors de là et sèche-toi rapidement, j'ai autre chose à faire que de t'attendre pendant des heures. De toute façon, une esclave ne doit jamais faire attendre son maître. Pigé?

Niji se leva brusquement, lâchant un léger rire moqueur. Elle reprit tout de suite un air enfantin, voire angélique. Elle se tourna pour saisir des serviettes, les saisit et se retourna. Assistant à une magnifique scène, de doigt d'honneur et de maître qui, espérons le, ne verrait peut-être rien. Elle ne put s'empêcher d'applaudir, non pas de se prosterner, elle applaudit elle. Puis elle vit la jeune fille -non pudique- se regarder totalement nue, devant un gros pervers de première avec un corps de rêve, dans le miroir. Oui, elle était parfaite, pas comme Niji........ Elle gonfla la joue, un peu jalouse. Puis, elle se tourna, pour prendre d'autres serviettes car elle avit fait tomber la première en applaudissant.

-Blair Salema, 16 ans, et... tueuse... ? J'essaierai de ne plus le faire, maitre...

Elle se retourna, assistant cette fois à la chute incroyable de la jeune fille. Elle resta neutre, impassible, allant vers elle.

-Qu-Qu'elqu'un pourrait me porter... ?

Là, BIG sourire sadique... Non, elle ne devait pas... OUI ! Elle DOIT l'aider !! Non, elle ne doit surtout pas... Cette idiote venait de tendre la perche à une enfant vexée...

- Pourquoi ?? Tu n'arrives pas à te lever ? Essaie, allez !

Elle la tira par le bras, lui fracassant le genoux pour la mettre debout. Là, elle prit une pommade, et frotta les parties en miettes, surement en lui faisant trèèès mal. Les parties fumèrent, et la guérison, déjà rapide, s’accéléra. Elle lui tendit les bras, gentiment, elle venait de se calmer, et se sentait affreusement mal à l'aise. Ce qu'elle venait de faire était absolument ignoble ! Elle rougis, baissant la tête.

- D-Désolée... Viens, je vais t'aider.

Puis, elle tourna la tête, de honte. Elle vit le maître et espérât sincèrement qu'il ne désirerait pas s'occuper lui même d'elle. Mais bon, comme il l'avait dit : "elle n'est pas d'une très grande utilité" ! Alors, temps qu'à faire, essayer de se rendre utile à quelqu'un.

Spoiler:

Ingrédient de la pommade: